La glu et la cire


Crédit Photo : Benjamin Wong

une histoire de ruban attrape-mouche et de bougie

Dans l’alcôve mémorielle de nos pensées les plus intimes, on discerne une dualité aussi élusive qu’enveloppante entre ce qui brille et ce qui illumine. D’emblée, ces deux termes, frères dans leur gloire éclatante, semblent entonner une mélodie identique, louant les feux d’une même luminance.

En creusant davantage, cependant, le « brillant » s’apparente à un miroir. Il reflète la lumière alentour, sans jamais l’émettre de lui-même. Tandis que le « lumineux » s’éveille, vibrant et vivant.

Songez à la glu chatoyante d’un ruban attrape-mouche. Sa luminosité, bien que séduisante, est d’une nature empruntée. Elle ne rayonne pas par elle-même mais séduit et piège, tant les insectes que les lueurs qui osent croiser sa trajectoire, dans une étreinte insidieuse. 

À l’inverse, une bougie, avec sa dignité réservée, scintille de sa propre essence, éclairant le chemin de ceux qui cherchent, sans jamais les entraver dans la cire.

Et cette opposition, nous invite à méditer sur les rubans attrape mouches, ces chaînes de dogmes, en contraste avec le souffle libre et audacieux de l’âme. 

Semblables à des vestiges d’époques révolues, Les dogmes, brillent souvent d’une lueur réfléchie – des éclats de vérités immuables et rétifs. 

C’est bien là faire mouche que de rétorquer aux partisans de la bougie que l’on peut, si on ne s’y colle pas, toujours se bruler les ailes a la flamme de la cire.

Toutefois, ces lustre que sont les rubans dogmatique de glu, si sécurisant soient-ils, peuvent entraver l’émergence d’une pensée renouvelée.

La spiritualité, quant à elle, ressemble à une lumière intérieure qui, nourrie de réflexions et de quêtes , n’hésite pas à remettre en question les préceptes établis.

La lumière de la bougie, douce et fragile, semble émaner non pas tant de la mèche enflammée que de l’âme même de la cire, telle une essence qui se consume peu à peu, renonçant à sa substance pour éclairer les autres.

en levant le regard en revanche vers les hauteurs sacrées, les éclats trompeurs des rubans attrape-mouche suspendus nous hypnotisent. Ces rubans, avec leur brillance déceptive, évoquent les structures et les dogmes que l’homme a érigés au fil des âges. 

Les mouches, piégées et immobiles, incarnent alors les âmes séduites par cette fausse lumière, prisonnières de leur propre fascination.

J’envisage un tableau de peinture religieux, un lieu de culte, une localité pieuse où la descente des rubans attrape mouches répond à L’ascension des lueurs de bougies . où le brillant rétorque au lumineux et la glu, à la cire .. l’une, l’autre, se confondant dans l’alcôve mémorielle de nos pensées les plus intimes.